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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/16

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volution. C’est ce qui explique si bien la véhémente indignation qui s’emparait de lui, et dont ses Mémoires offrent de fréquentes traces, chaque fois que, dans la tempête sociale, quelque atteinte était portée aux sentimens, aux habitudes de toute sa vie, au corps ecclésiastique dont il faisait partie ; c’était à ses yeux une déviation funeste des principes révolutionnaires.

Froissé dans ses opinions religieuses, déçu de ses espérances démocratiques, tout saignant encore de blessures récentes à l’époque où il écrivait, sa plume a été l’interprète d’une misantropie et d’un découragement profonds ; il avait été le témoin et la victime de tant de maux, qu’il eût haï les hommes si sa foi l’eût permis : c’est une amère élégie que ces Mémoires.

Nous sommes loin de partager les opinions sévères de l’ancien évêque de Blois sur certains hommes et sur certains événemens ; nous sommes loin surtout de ratifier son jugement sur la Convention, jugement dicté par de pénibles souvenirs ; mais nous comprenons tout cela en nous identifiant avec la position personnelle de l’auteur, avec ses croyances, assurés d’ailleurs que jamais sa bouche ne parla que sous la dictée de sa