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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/17

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conscience. Le temps marche à grands pas ; il faut se hâter de rassembler les témoignages sur lesquels, un jour, on écrira la véritable histoire de la révolution : celui de Grégoire ne peut manquer d’y trouver place.

Il est surtout un ordre de faits qui a passé, non point sans doute inaperçu, mais presque complètement inapprécié par les écrivains ; nous voulons parler des débats religieux, constamment parallèles aux débats politiques.

Les résistances opiniâtres du clergé aux réformes qui atteignaient ses privilèges contribuèrent, autant que celles de la noblesse, à irriter les esprits et à donner à la révolution son caractère de violence ; elles encouragèrent les luttes sanglantes de l’Ouest et du Midi, et inspirèrent au malheureux Louis XVI des manœuvres occultes dont la révélation hâta sa perte.

De même que plusieurs hommes appartenant à l’aristocratie déchue se distinguèrent parmi les apôtres les plus exagérés de la démagogie, de même plusieurs membres du clergé donnèrent le scandaleux exemple de l’apostasie et de l’impiété. Mais pendant ce temps, d’autres ecclésiastiques, à la tête desquels figurait Grégoire, associés à la