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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/21

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la palme académique à Metz en 1788. « Cette Académie, dit un biographe allemand (M. Depping), ne se doutait guère que le curé de village dont elle récompensait les vues philantropiques sur le sort des Juifs, contribuerait un an plus tard à changer celui de la France elle-même, et à jeter dans le monde les germes d’une immense réforme pour tous les peuples »[1].

Dans cet ouvrage, le mieux écrit peut-être qui soit sorti de sa plume, Grégoire trace un tableau rapide et animé des persécutions auxquelles fut partout en butte la race juive, des humiliations auxquelles elle fut condamnée, et il attribue à ces causes les vices qu’on lui reproche ; il combat l’opinion de Michaelis, qui prétend que les institutions morales des Israélites s’opposent invinciblement à toute réforme ; il demande que la loi civile devienne pour ces religionnaires la même que pour les chrétiens : mais il admet aussi la nécessité de mesures destinées à restreindre leur penchant au mercantilisme et à l’agiotage, fruits de la condition précaire dans laquelle a vécu si long-temps ce peuple, campé,

  1. Die Zeitgenossen. (Les Contemporains), année 1821.