Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/32

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représentation entre quelques citoyens riches et grands propriétaires… Le pouvoir législatif se trouvera placé dans un certain nombre de familles. On a tant parlé d’aristocratie, eh ! la voilà, l’aristocratie ! vous verrez une nouvelle noblesse renaître ; vous aurez des patriciens, et vingt millions de plébéiens sous leur dépendance. »

Quand le parti des réviseurs, par l’organe de Chapelier, prétendit apporter des restrictions au droit de pétition, Grégoire prit la parole pour maintenir ce droit d’une manière illimitée. Il fit d’abord observer qu’après avoir anéanti la distinction des ordres, l’Assemblée les avait reconstitués, sous une forme nouvelle, par sa division des citoyens en actifs et non actifs, division à laquelle il s’était opposé de toutes ses forces[1]. Des murmures s’élevèrent, et le rappel à l’ordre de l’orateur ayant été demandé, il poursuivit : « Qu’on ne vous dise pas qu’il n’y a que les mendians et les vagabonds qui soient dans la classe des citoyens non actifs ; je connais moi-même, à Paris, des citoyens qui ne sont point ac-

  1. Pour être réputé citoyen actif, il fallait payer une contribution directe de la valeur de trois journées de travail.