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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/33

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tifs, qui sont logés à un sixième, sans fortune, et qui sont cependant en état de donner de fort bons avis. (Ici quelques murmures interrompirent sa voix et furent couverts par les applaudissemens des tribunes…) Observez, messieurs, quelle est la classe d’hommes à qui l’on voudrait ôter le droit de pétition : c’est à celle précisément qui a le plus de doléances à présenter, à celle qui est condamnée à une espèce de nullité politique. Il serait bien étrange qu’à raison de la multiplicité de ses malheurs et de ses peines, le citoyen n’eût pas le droit de former une pétition ! alors, vous dirai-je, garantissez-lui un bonheur constant ; sans quoi, ces décrets que vous prétendez rendre auront l’air de vouloir étouffer ses soupirs ; franchement, la loi qu’on nous propose me semble faire la cour à la fortune. »

Lorsqu’on décréta la Déclaration des droits, Grégoire proposa de placer le nom de Dieu au frontispice de ce monument social : « L’homme, dit-il, n’a pas été jeté par le hasard sur le coin de terre qu’il occupe, et s’il a des droits, il faut parler de celui dont il les tient… » Il demanda aussi que l’on y joignît une Déclaration des devoirs, corrélative et indispensable, selon lui.