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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/53

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brûlaient Grégoire en effigie pour avoir appuyé les réclamations des mulâtres, et ceux qui, le lendemain de chaque discussion sur l’esclavage et la traite, faisaient crier dans les rues de Paris : Voici la liste des députés qui ont voté en faveur de l’Angleterre contre la France, n’hésitèrent point à sacrifier l’esprit national à leurs intérêts personnels ; ils appelèrent à leur aide les gouvernemens anglais et espagnol, en guerre alors avec la France ; ils se démasquèrent eux-mêmes en foulant aux pieds la cocarde tricolore et en arborant la cocarde blanche : c’était rendre à la lutte son véritable caractère, car cette lutte, en effet, c’était, quelque nom qu’on lui donne, celle de la révolution contre l’ancien régime.

Grégoire ne négligeait aucune occasion pour jeter la lumière de sa charité religieuse sur toutes les questions de morale. Le fameux duel de Barnave et de Cazalès lui fournit celle de se prononcer évangéliquement contre cet usage des temps de barbarie[1]. Une autre fois, le marquis de Foucault s’étant écrié que ce serait le plus grand des malheurs, si tous les Français

  1. Réflexions générales sur le Duel, par M. l’abbé Grégoire.