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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/109

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vir ce jour même à nos ébats, j’en avais même parlé à mon frère qui avait applaudi à mon dessein.

En arrivant, nous trouvâmes madame d’Inville au lit, qui nous reçut avec beaucoup d’amitié. Les agaceries qu’elle faisait à mon frère, les libertés qu’elle lui donnait, n’étaient pas trop de mon goût ; mais il fallait dévorer ce chagrin sans me plaindre. Jusqu’au moment du dîner, on ne pourra jamais s’imaginer tout ce que je souffris, en voyant mon frère fourager à volonté tous les charmes de madame d’Inville.

Après être sortis de table, quelle fut ma douleur ou plutôt ma rage quand je vis que ma marraine m’éloignait à dessein d’être plus à son aise avec Saturnin. Je feignis d’exécuter les ordres qu’elle m’avait donnés ; mais je les suivis dans le jardin. Là, je fus témoin de tout ce qui se passa. Si j’en voulais à madame d’Inville,

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