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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/110

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je n’étais pas moins furieuse contre mon frère ; l’ingrat ! dis-je en moi-même, me préfère une femme qui ne peut offrir que les restes d’un libertinage le plus consommé. J’avais beau me plaindre ; il fallut avaler la coupe d’amertume jusqu’à la lie ; il fallut le voir rentrer dans les appartemens de madame d’Inville, où ils demeurèrent deux grandes heures.

La nuit seule put faire trêve aux combats. Je serais demeurée vingt-quatre heures en sentinelle à la porte de l’appartement de madame d’Inville, plutôt que de ne le pas voir sortir. À la fin cependant, il parut à travers les ténèbres.

Je l’entraînai dans ma chambre pour lui reprocher son infidélité. Saturnin se jeta à mes genoux, me fit des excuses qui me parurent sincères et me promit qu’il ne verrait jamais madame d’Inville, cette promesse diminua mon chagrin.

Déjà malgré son épuisement, il cher-