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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/139

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matin, et qu’il eût pu se rendre de meilleure heure chez moi, il aurait complété très-facilement la douzaine. J’en jugeai du moins ainsi en ce qu’il ne me parut point du tout fatigué : il me sollicitait même de recommencer ; mais sentant que le jour approchait, craignant d’ailleurs de le réduire à l’état du père Hercule, si je ne le ménageais pas davantage, je refusai de me prêter à ses désirs ; je l’engageai même à se retirer ; je ne tardai pas à être obéie qu’autant de temps qu’il lui en fallut pour s’habiller.

Il était à peine sorti que je m’endormis. J’avais à la vérité besoin de repos. J’avoue qu’étant accoutumée depuis long-temps à un très-petit ordinaire, j’étais très-fatiguée du traitement magnifique que j’avais reçue. Pendant mon sommeil j’eus les songes les plus agréables que j’aie jamais fait de ma vie, il me semblait même que j’étais encore entre les bras de mon cher orga-