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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/171

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besogne. J’étais fort curieuse de voir si le cavalier aurait le courage de supporter long-temps cette douloureuse opération, mais nous commencions à peine lorsque le gagne petit parut ; voulant faire part à ceux qui étaient dans le cabaret de la singularité de ce spectacle, il se hâta d’y rentrer en criant : Venez, venez, venez donc voir ; plusieurs le regardèrent comme un fou ; mais le plus grand nombre ne tarda pas à le suivre et en un instant nous nous vîmes entourés par plus de deux cents personnes.

Quoique le frottement de la meule fit faire des grimaces affreuses au soldat, je crois qu’il serait venu à bout de son dessein, sans l’arrivée imprévue de la bande de Durocher. Les deux soldats furent tous deux arrêtés, et j’aurais été moi-même conduite à Saint-Martin, si je ne me fusse sauvée à la faveur du monde qui était dans la rue.