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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/181

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j’avais pu la laisser dans cette troupe quand je fus obligée de la quitter, après le départ des Espagnols, et voici ce qui a donné lieu à ma sortie. Je faisais chambrée depuis quelque temps, avec l’Arlequin et le Pierrot du même spectacle. Tous deux étaient très-fous et me divertissaient infiniment. Ils semblaient se disputer tous deux à qui imaginerait l’extravagance la plus complète. Un jour qu’ils avaient l’un et l’autre copieusement dîné : veux-tu gager, dit l’Arlequin au Pierrot, que si mademoiselle consent à s’y prêter, je la baise dans une coulisse pendant la pantomime de cette nuit, et que je ne manquerai aucune des entrées de mon rôle ? Le Pierrot dit qu’il y consentait, qu’il s’offrait même à lui prêter son dos, J’aurais bien dû m’opposer à cette entreprise, j’avais payé assez cher plusieurs de mes folies, pour être corrigée du désir d’en faire de nouvelles ; cependant celle-

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