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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/33

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justice, il n’y a pas assez de temps que je vous connais pour que vous m’ayez accordé toute votre confiance, malgré tout ce que j’ai fait pour vous prouver que je n’en étais pas indigne ; d’ailleurs, je sens qu’on redoute toujours avec raison l’indiscrétion des jeunes gens de mon âge. Je suis donc fâché du mystère que vous me faites, mais je me garderai bien d’exiger de voir ce manuscrit que vous avez caché à mon arrivée. Puis prenant insensiblement un ton plaisant ; peut-être, est-ce, me dit-il, le tableau de vos faiblesses dont vous auriez fait l’esquisse ? Dans ce cas, je ne suis plus si étonné du désir que vous avez qu’il soit ignoré de toute la terre. Déjà même, je me reproche d’avoir pu vous laisser entrevoir que je ne voulais pas que vous eussiez de secrets pour moi : ceux-là sont privilégiés et très-privilégiés ; car je sais combien il en coûte à une jeune et jolie femme d’avouer