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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/34

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qu’elle s’est quelquefois mal défendue contre les hommes.

Que vous êtes loin de deviner, mon cher comte, lui dis-je, ce que contient ce cahier ; vous avez beau affecter d’indifférence à le lire, il vous sera fort difficile de me faire accroire que vous ne brûlez pas d’envie de l’avoir entre les mains, ou du moins tout me le persuade. Le chagrin que vous avez d’abord témoigné en me le voyant cacher, le ton plaisant que vous venez de prendre, depuis que vous vous êtes aperçu que vous m’avez fait de la peine, sont autant de moyens que vous employez pour satisfaire votre curiosité. Tenez, lui dis-je, je ne veux pas vous faire languir davantage : voilà ce que vous avez tant désiré. Puissé-je en déposant dans votre sein la perte d’une amie dont le souvenir m’affligera toujours, vous prouver combien je suis fâchée d’avoir pu manquer un instant de confiance en vous ;