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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/54

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j’avais fait avec mes camarades et par les objets qui m’avaient frappée, je ne trouvai personne au logis. Ambroise était comme à son ordinaire occupé dans son jardin : Toinette était sortie depuis le matin ; lassée apparemment d’attendre depuis deux jours des secours dont elle avait grand besoin, elle était allée faire une visite dans le couvent des Cordeliers. J’étais accoutumée à ses absences ; ses prétextes vis-à-vis d’Ambroise, qui se plaignait quelquefois de ses fréquentes sorties, étaient, tantôt ou qu’elle allait faire ses dévotions, ou bien qu’elle reportait le linge qu’on lui avait donné à faire.

Accoutumée à mentir, pour couvrir la jolie vie qu’elle menait, il aurait été très-difficile de la mettre en défaut ; que dis-je, Ambroise l’aurait surprise couchée avec quelque moine, l’aurait même vue besogner en sa présence, que ce soit elle, ou que ce soit les moines, qui avaient beau-