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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/59

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rible, battait la brèche en ruine, les obstacles ne faisaient que ranimer son courage. Pour donner plus de force aux coups qu’il frappe, il recule en arrière, s’élance avec rapidité, brise la barrière qui avait résisté trois fois à ses attaques, et se plonge en m’arrachant un cri perçant, dans la fontaine du plaisir. L’amour fier de sa victoire, me tenait étroitement serrée dans ses bras, appliquait sur mon sein des baisers enflammés, et me promettait pour me dédommager de la douleur qu’il m’avait fait souffrir, d’augmenter encore la dose des plaisirs que je goûtais. Bientôt me sentant inondée d’une liqueur chaude et abondante, toutes les facultés de mon con furent absorbées, et je perdis toute connaissance.

Ce plaisir que je n’avais jamais ressenti jusqu’alors, avait été trop grand, pour que mon illusion et mon sommeil continuassent ; en ouvrant les yeux, j’aperçus