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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/70

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vaudrait-il pas mille fois mieux ressembler aux sauvages, qui sont errans et vagabonds dans les déserts, sans lois, sans usages, et sans préjugés, fléaux du genre humain ? ils coulent des jours heureux et tranquilles. Un opprimé a-t-il jamais habité sous leurs cases, si elles ont quelquefois retenti de leurs cris, peut-on douter que ce soit de ceux que leur arrachent les maux physiques.

Il est temps de finir cette longue digression et de passer à des faits moins ennuyeux pour le lecteur.

On sent très-bien que mon séjour à la maison devenait de plus en plus dangereux. À mesure que j’avançais en âge, Toinette, qui avait plus de raison que personne de désirer mon éloignement, aurait bien voulu me mettre dans un couvent, mais ses moyens ne lui permettaient pas de faire cette dépense.

Comme ma marraine avait une terre auprès de notre village, elle se détermina