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Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/135

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faufilaient. L’une, petite, massive ; l’autre, mince et haute :

— Garnier !… Callemin !…

Ils ne disaient pas un mot. Ils se tenaient là, muets, immobiles, attendant… Ils sentaient la fatigue, le découragement, le désespoir. Leurs habits étaient fripés, leurs chaussures poussiéreuses. Et les yeux obstinément baissés, ils semblaient ne point voir.

— Eux !… Eux !…

Ah ! Il n’y avait pas de doute. Ils étaient les auteurs ou les complices de l’attentat. Et, traqués maintenant, fuyant la police, ils venaient instinctivement chercher refuge chez de vieux camarades.

— Entrez donc, dit Kibaltchiche, doucement.

Ils entrèrent. Rirette intervint.

— Ne restons pas dans la salle à manger. Nous pourrions être dérangés par d’autres visiteurs.

Kibaltchiche prit une lampe et conduisit ses deux hôtes tout au fond de l’appartement, dans la chambre à coucher. Un large feu brûlait dans la cheminée. La salle, assez vaste, se meublait d’un lit de milieu, un lit-cage, une chaise longue, une table à thé et une grande bibliothèque. Des vases, un peu partout, avec des fleurs. Et une lumière très douce, tamisée par l’abat-jour de la lampe, tombait sur cette intimité.

— Il fait bon ici, dit Garnier.

— Chut… fit Kibaltchiche. Et, du doigt il mon-