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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/162

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Le mirage du lac des Makidas.



« Sage brahmane, si vous n’êtes jamais sorti des sentiers brûlés et des roches ardentes, ou le soleil trop généreux torréfie les diamants d’Hyder-Abad, vous ne pouvez vous faire une idée des charmes primitifs du lac des Makidas. C’est un miroir de nacre unie, et il est couronné de naucléas, de lentisques, de baobabs, de caquiers, de liquidambars, de palmistes, dont les verdures mêlées sont plus réjouissantes à l’œil que les plus beaux tapis tissus par les brahmanesses, dans la fraîche vallée de Kachmir. La tribu sauvage qui s’est établie au bord de ce lac, depuis les premiers jours du monde, offre la plus belle espèce d’hommes et de femmes qui se puisse voir dans les zones ardentes. Les Makidas ont la couleur de l’ébène, et leur peau est douce comme l’ivoire