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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/238

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Haïva.



Une nuit, le sage indien Arzeb fit un rêve magnifique ; il crut voir, ou pour mieux dire, il vit Roudra, le dieu de la mort, qui lui ouvrait la porte bleue du beau palais du nommé Kaïlaça, dont les portiques de pierreries conduisent au jardin Mandana, tout peuplé de bayadères. Siva, le plus puissant des dieux, lui disait : Arzeb, tu as été juste, et je vais te récompenser, je te nomme roi des Maldives ; il y en a douze mille à l’entrée du golfe Arabique ; elles ont toutes des grottes de perles et de corail, et dans chaque grotte il y a une reine, belle comme Lachmi, la déesse du plaisir ; ces douze mille reines seront tes épouses, et tu auras un harem flottant plus beau que celui du grand roi Sevadji, le fondateur de l’empire Maratte. Arzeb, dans son rêve, descendit du