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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/281

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Lilia la Havanaise.



— Sage Kosrou, dit Zeb-Sing, voici encore une histoire qui vous réjouira. Je vous la dis telle que l’a écrite le voyageur français qui regarde avec moi le diamant Beabib.

La Havane est peut-être l’île la plus charmante de toutes les mers connues ; c’est une véritable corbeille de parfums oubliée sur l’onde par les nymphes océanides, et que Dieu a mise à l’ancre à perpétuité, comme un vaisseau qui renonce au métier de voyageur.

Il y a en un coin de la Havane, un vallon nommé las Ginestas c’est un endroit délicieux ombragé par des magnolias et embaumé par des citronniers séculaires ; la mer se découvre à l’extrémité, comme un immense miroir de saphir lumineux, où passent des voiles blanches que la brise des Açores pousse