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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/342

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oublie la question d’Orient. Vous ne pouviez pas inventer ce jeu, mais vous avez eu assez de loisirs, à Besika, pour inventer quelques bons débuts de partie. L’amiral lord Dundas aura probablement suivi l’exemple de son illustre devancier, lord Cochrane, qui, dans une ennuyeuse station devant Bang-Kok, inventa son fameux gambit Cochrane, où le fou du roi noir donne échec et mat au onzième coup. Et vous, mon cher ami, n’avez-vous pas songé aussi, dans vos ennuis en question, à imiter le post-captain Evans qui a illustré son nom avec son gambit, une des gloires de l’échiquier universel ; ce superbe gambit où le sacrifice du pion du cavalier de la reine, au quatrième coup, donne la victoire. Le capitaine Evans a fait cette découverte en cherchant le passage nord au détroit de Behring. Il ne trouva point le passage, il trouva le gambit, ce qui vaut peut-être mieux pour les gens qui craignent les glaçons et les ours blancs. En vérité, mon cher ami, nous ne regretterions rien, si un nouveau gambit sortait de la question d’Orient ; les mânes de Palamède, stationnées avec vous tous à Besika, vous auront sans doute donné de lumineuses inspirations. Nous en rendrons grâces aux dieux immortels.

Passons à d’autres renseignements.