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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/83

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VII



Parmi nos préjugés nationaux, tous honorables d’ailleurs, nous en avons un très-curieux : nous affirmons que les Français sont aimés dans tous les pays du monde, à cause de leur esprit, de leur grâce, de leur gaieté, de leurs qualités brillantes et surtout de leurs brillants défauts.

Cette ubiquité de séduction par privilège est sans doute fort contestable ; on s’est souvent révolté contre nous, chez les peuples où nous apportions les chansons et la fraternité, depuis les Vêpres Siciliennes jusqu’aux insurrections récentes de Rome, de Ronciglione et d’autres villes du nord de l’Italie. Les fleurs que les peuples ont semées pour nous, à notre approche, n’ont pas toujours été renouvelées un mois plus tard, et les pavés ont été durs après les fleurs. Nous avons