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Page:Macé - Les vertus du républicain, 1848.djvu/27

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ce monde poli, où la première place était partout aux femmes, aux vieillards, aux infirmes, où l’usage comblait les lacunes du Code, où la brutalité était un crime, l’indécence qui fait rougir les jeunes filles, une chose sans nom, où le sot lui-même était respecté, chacun retenant son sourire, de peur de l’offenser, tout ce monde-là, Messieurs, était depuis longtemps, sans se l’avouer, un monde républicain. Que pensez-vous de la fraternité, si ce n’est pas cela ?

Si j’ai foi en la République nouvelle, c’est que du haut en bas je trouve en nous le sens de la politesse, du savoir-vivre et du bon goût. Or, ce que nous venons de faire n’a pas eu d’autre but que de faire entrer, tambour battant, dans la loi, et d’installer à tout jamais au grand air, ce qui errait, méconnu peut-être, dans la société, ce qui habitait au fond des cœurs.

Il était impoli de faire sentir à un homme sa pauvreté : la loi a dit qu’elle ne savait