Aller au contenu

Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
[vers 1503]
LE LIVRE

vous doint tout ce que voſtre cuers deſire ; & tele honneur comme je vorroie que vous euſſiez ; & ainſi comme pour moy vorroie, vous doint Dieus ſoulas & joie !

Voſtre tres-loial amy.


Après ce, je m’acheminay,
Et tout droit pris mon chemin ay,
Pour bien mon voiage aſſevir,
Et auſſi pour ma dame oïr.
Si montay ſur ma haguenée
Qui eſtoit groſſe & graſſe & lée,
Et m’en alay tout belement,
Car bien en avoie aiſement.
Tant fis que je vins à la ville,
Où plus avoit barat & guille
Qu’en ville où je fuiſſe onques mais.
Si alay à l’egliſe : mais
Tantoſt com le piet mis dedens,
Je fis un veu entre mes dens,
Que tant comme laiens ſeroie,
Tous les jours de nouvel feroie,[1]
Pour l’amour de ma dame douce
Qui vuelt & qui deſire tout ce
Qui me plaiſt par bien ; (Dieus li mire !)
Et ſi vuet eſtre mon doulz mire.
Là fui en grant dévotion ;
Et c’eſtoit mon entention
Que j’y féiſſe ma nueſvaine ;
Mais j’y fui près d’une quinzaine,

  1. Il ſemble qu’il devroit y avoir :

    Tous les jours dit nouvel ſeroie…

    Dit ou vers.