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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/127

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[vers 1586]
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DU VOIR-DIT.

Nient plus qu’on porroit tarir
Et tenir
La mer ſans nul mouvement,
Ne porroit-on repentir
N’alentir
Mon cuer d’amer loiaument
Cil qui deſſeur tous m’agrée.
J’en doi bien Amours loer,
Quant je ſui énamourée
Du meilleur qu’on puiſt trouver.
Cils a bien fole penſée, &c.

L’AMANT.
RONDEL.

Belle, voſtre dous ymage,
Que j’aim amoureuſement,
M’a mis en vo dous ſervage ;
Souvent contre mon courage
Me fait vivre liement,
Belle, voſtre dous ymage,
Que j’aim amoureuſement.

Car quant je li fais hommage,
Elle rit ſi doucement
Que tous mes maus aſſouage.
Belle, voſtre dous ymage,
Que j’aim amoureuſement,
M’a mis en vo dous ſervage.

LA DAME.
RONDEL.

Amis pour ce l’envoiai-ge
À vous que j’aim loyaument
De cuer, ſans penſer folaige,
Pour abaiſſier le hauſſaig