Aller au contenu

Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
[vers 1674]
LE LIVRE

Et elle à moi. Que vous diroie ?
Dont cy mettre enhardir ne m’os,
Car il n’i avoit que .ij. mos ;
Et pour ce ſeulement m’en tais,
Car d’autre choſe ſui entais.[1]
Si fis en alant ces .ii. choſes
Qui en ce livre ſont encloſes.

L’AMANT.
RONDEL.

Vos penſées me ſont commandement,
Si feray ce que vos cuers me commande ;
Quant j’oy & voy voſtre dous mandement,
Vos penſées me ſont commandement.
S’amours me doinſt joie & amendement
De vous, à qui mon vrai cuer recommande !
Vos penſées me ſont commandement
Si feray ce que vos cuers me commande.

LA DAME.
RONDEL.

Amis, venés vers moy ſéurement,
Car il n’eſt riens où tant mes fins cuers tende ;
Véus ſerés tres-amoureuſement ;
Amis, venez vers moy ſéurement.
Et ce vous jur & promet loyaulment
Que pour vos maus faut que joye vous rende.
Amis, venés vers moy ſéurement,
Car il n’eſt riens où tant mes fins cuers tende.

  1. Être entais, avoir en tâche, être chargé.