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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/136

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[vers 1856]
LE LIVRE

« Pour moy, hautement meriray,[1]
« Et doucement vous gariray. »
Je ne la pos remercier,
Mais ſa main prins, ſans detrier,
Et moult humblement la baiſay ;
Dont un petit me rapaiſay.
Et quant un po fui rapaiſiés,
Et d’à li parler plus aiſiés,
Je prins congié & me parti ;
Mais ce fu en ſi dur parti
Que je cuiday au departir
Que li cuers me déuſt partir.
Si repris un po ma maniere,[2]
Et m’en alay par l’uis d’arriere,
Par quoy on ne s’apercéuſt
Qu’en moy dueil ou triſteſce ſuſt.
Mais de ſa cointe veſtéure
Me tais ; dont je fais meſpreſure. [App. XXI.]
Qu’abit onques ne vi ſi cointe,
Ne dame en ſon habit ſi jointe.
Pour ce un petit en parleray,
Ne jà le voir n’en celeray.

D’aſur fin ot un chaperon[3]
Qui fu ſemés tout environ
De vers & jolis papegaus,
Eſlevés, & tous parigaus ;
Mais chaſcuns à ſon col fermée

  1. Récompenſerai.
  2. Ma contenance.
  3. Les dames nobles du quatorzième ſiècle portoient, dit M. Viollet-Leduc, le chaperon en manière d’aumuſſe, ou autour du cou. Voyez la figure donnée dans le Dictionnaire du Mobilier, t. III, p. 134.