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DU VOIR-DIT.

« Certaine en ſuis, & ſi fera
« Tant, que de li te loeras,
« Et à s’amour jà ne faurras.
« C’eſt le confort que je t’aporte. »

Mais j’oÿ hurter à la porte.
Tout ainſi com elle voloit
Finer ce dont elle parloit,
Et vi que c’iert mes ſecretaires ;
S’en amenda moult mes affaires.
Et quant il me vit, à moy vint,
Car de moy moult bien li ſouvint.
Et diſt : « je vous diray nouvelles
« Qui vous ſeront bonnes & belles,
« Vo dame de par moy vous mande ;
« Et m’a dit que je vous attande,
« Et que tout droit à li vous maine.
« Car il a bien une ſemaine,
« Voire .i. mois, qu’elle ne vous vit,
« Et li ſemble, ce le m’a dit.
« Levés-vous & venés à li. »

Mais en l’eure os le vis pali.
Car il me vint une fréour
Qui eſtoit fille de Paour.
Toutevoie je me levay,
Et mon vis & mes mains lavay
Car j’eſtoie tous eſtourdis ;
Tous peſans & tous alourdis.
Si qu’enſemble nous en alaſmes
Et de pluſeurs choſes parlaſmes.
Tant que je vins où elle eſtoit.
Mais la Tres-belle pas n’eſtoit,