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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/161

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DU VOIR-DIT.

« Et vers vous venir & aler.
« C’eſt le meilleur, bien le ſavez.
« Pour en ce cas, tort en avez,
« Amis, ſe vous en avez honte.
« Ou, dites que je vous ahonte,
« D’or en avant je m’en tairay,
« Et l’amer de tous poins lairay.
« Nonpourquant, je vueil bien qu’on voie
« Nos amours, par rue & par voie ;
« Car puis quil n’i ha que tout bien,
« Il me plaiſt, & ſi le vueil bien. »

Et adont, je devins homs teus
Qu’onques-mais ne ſui ſi honteus,
Qu’à li ne ſavoie reſpondre ;
Et me voloie aler repondre.[1]
Mais la belle qui commande ha
Sur moi, tantoſt me commanda
Que je fuſſe liés & joieus,
Et, en l’eure, toute joie eus.
Car la belle me reparti[2]
D’un bien qui en .ij. ſe parti ;
Dont j’emportay une partie,
Et de l’autre fu repartie.
Congié pris, & puis j’avalay
Tous les degrés & m’en alay,
Gais & jolis & envoiſiez,
Et de mes maus tous apaiſiez.
Si m’en alay bouter en cage,[3]
Pour faire mon pèlerinage :

  1. Me cacher.
  2. Me fit part.
  3. M’enfermer.