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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/300

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[vers 5654]
LE LIVRE

« Et ſi, t’amoie plus que my,
« De cuer entier. »

Quant Cephalus vit le meſchié,VIII.
Il a ſon arc en .ii. trenchié,
Et les ſaiettes depecié ;
Tous les dieux jure
Qu’il s’ocirra pour ce pechié ;
Moult a crié, moult a huchié.
Quant il a le corps aprochié,
N’eſt créature
Qui véiſt le mal qu’il endure,
Son brait, ſon plaint, ſa grieté dure,
Et com ſes .v. ſens de nature
Sont empeſchié,
Qui n’en plouraſt à larme ſure.
Tant fut mis à deſconfiture,
Que Neron de ceſte aventure
Éuſt pitié.

Amis ce ne puet advenir,IX.
Que je te péuſſe guerpir,
Nés que je pourroie advenir
Au ciel de terre ;[1]
Car en toy ſont tuit mi deſir,
Mi penſer & mi ſouvenir.
Et pour ce que ton bien deſir,
Te vueil requerre
Que faciens paix de ceſte guerre.
Or apaiſe ton cuer qui erre,
Car ſans mentir
Tes courrous le mien ſi fort ſerre
Que mon bien & ma joie enſerre
Plus fort que n’eſt treſors en ſerre ;
Dont trop ſouſpir.

Pymalion de ſon ymageX.

  1. Plus que je ne pourrois de terre arriver au ciel.