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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/299

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DU VOIR-DIT.

Et s’elle en faut je la renoy.
Car je ne vueil croire ne croy
En ſaint n’en ſainte
Qui me facent peine & annoy.
Que par droit mieus valoir en doy ;
Et j’en vail pis, par ſaint Eloy,
Quant tant l’ay crainte.

Qu’en puis-je, ſe je me courreſſe ?VI.
Amours me point, Venus me bleſſe,
Et tu es pleins de grant rudeſſe,
Qui ne vues croire
Que je ne ſoie changerreſſe,
Et qu’ailleurs mon cuer ne s’adreſſe
Qu’en toy, dous amis, qui l’adreſſe
Yes de ma gloire.
Certes je n’ay mie memoire
Qu’onques veniſt biens de meſcroire,
N’onques ne vi chanſon n’yſtoire
Contre nobleſce,
Qui vaulſiſt une ſeule poire.
Ce eſt pechié, c’eſt choſe voire,
Mieus vauroit eſtre en fons de Loire
Qu’en tel triſteſce.

Cephalus, qui corps ot legier,VII.
Un jour aloit au bois chacier
À piet, en guiſe d’un archier,
O l’arc poly ;
S’amie pour luy eſpier
En .i. buiſſon s’ala mucier,
Com celle qui d’autre acointier
Le meſcréy ;
Cephalus celle part traÿ
D’aventure, & l’en meſchéy,
Qu’il l’ataint, dont elle mory
Sans atargier,
Fors tant qu’elle lui diſt : « Amy,
« Dous amis, tu m’as morte cy,