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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/327

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DU VOIR-DIT.

Sans lober & ſans tricherie,
Que s’à un en voy bien chéoir,
J’en voy à .xii. meſchéoir.
Dont qui puet au moien venir,
C’eſt le plus ſéur à tenir ;
Car c’eſt uns grans perils, par m’ame,
De trop ou po véir ſa dame,
Et aventure d’enchéir
En ce qu’on ne vorroit véir.
Car le trop eſmuet les paroles
Des meſdiſans, rudes & foles,
Qui ſont en amours neceſſaire ;
Las ! & ſi ne ſe pevent taire
Pour le hanter qu’i fait l’amour.
Et aucune fois lonc demour
Engendre ſouvent & attrait
Que dame d’amer ſe retrait.
Or me gart Dieus de tel encontre !
Car dire n’oſeroie contre.

À toutes ces choſes muſoie,
Et ès exemples me miroie,
Que j’ay dit qui ſont advenu,
Et qu’on voit, ſouvent & menu.
Mais riens n’y poroie trouver,
Que pour bon péuſſe prouver,
Aſin que ma dame véiſſe.
Si me penſay que j’eſcriſiſſe,
Et que devers elle envoiaſſe
Pour eſſaier s’en li trouvaſſe
Por qu’elle y péuſt conſeil mettre.
Si fis eſcrire ceſte lettre ;
Mais n’oubliay pas ces .ii. choſes,