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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/338

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[vers 6899]
LE LIVRE

« Si qu’il n’y ait point de defaut ;
« Qu’aſſez mieus morir aimeroie
« Que delaſſaſſe ceſte voie. »

Quant il m’oÿ, il priſt à rire,
Et me dit en riant : « Biau ſire,
« Vous n’avez meſtier de conſeil ;
« Alez-y je le vous conſeil :
« Car, foy que doy ſainte Marie,
« Avecques vous n’iray-je mie. »
Je li dis : « Pour quoy, dous amis ?
« Vous véez que ma dame a mis
« En ſa lettre qu’o moy vous meine ?
« Car ſans vous perderay ma peine. »
Et il diſt : « Je le vous diray,
« Ne jà ne vous en mentiray.

« Sire, je dis premierement
« Que je vous aim ſi bonnement,
« Que voulentiers, ſe je ſavoie,
« En tous cas vous conſeilleroie.
« Mais je voy en cette beſoingne
« Pluſeurs choſes que je reſſoingne,
« Et que moult devez reſſoingnier,
« Et tous ceuls qui ont à ſoingnier
« De vos biens & de vo perſonne.
« Et cil qui le conſeil vous donne
« D’aler-y ſi haſtivement,
« Il vous conſeille folement.
« Or m’eſcoutez, veſcy pour quoy :
« Se voſtre dame au maintieng coy,
« A de vous vir affection,
« Onques ne fu s’intention