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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/353

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DU VOIR-DIT.

« Ce qu’elle a deſcouvert le chief,
« Signeſie que pour meſchief,
« Pour mal ne pour adverſité,
« Pour bien ne pour proſperité,
« N’ara jà la face enclinée ;
« Ains va partout teſte levée
« Amoureuſement, ſans dangier,
« Pour ſon amy toudis aidier.
« Ainſi le font li vray amy
« Qui n’ont cuer lent né endormy,
« Mais champion & advocas
« Sont pour leur amy, en tous cas.

« L’eſcripture qui eſtoit miſe
« En ſon front, enſeigne & deviſe
« Qu’à parfaite amour rien ne chaut,
« D’iver, d’eſté, de froit, de chaut ;
« Ne elle ne ſe varie point,
« Ainſois eſt toudis en un point,
« Ferme, loial, viſte & ounie.
« Car qui bien aime à tart oublie,
« Et quand m’arez bien entendu,
« Ce qu’elle a le coſté fendu,
« Si qu’on voit ſon cuer plainement,
« Enſeigne qu’on doit clerement
« Véoir l’amy parmi le cuer,
« Et que riens ne face, à nul-fuer,
« Qu’Amours n’i ſoit ferme & entiere,
« Et qu’Amours porte la baniere ;
« Qu’avoir ne doit, en amour pure,
« Ne feintiſe ne couverture.

« La cote de vert qu’elle porte