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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/400

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[vers 8513]
LE LIVRE

Dont avoir déuſt envie
De moy laiſſier tellement.
Cent mille fois esbahie,
Plus dolente & courrecie
Suis que nulle voirement.

Helas ! or voy, tire à tire,
Meſchief, langour & martire
De tous lieus à moy venir ;
Mon povre cuer fondre & frire,
Dont la mort me fera mire ;
À ce ne puis-je faillir.
Ma léeſſe eſt amortie,
Et ma vertu affoiblie
Eſt ſi dolereuſement,
Que ſans faire ceſſement,
Tourmentée & apalie
Maudi mes jours & ma vie,
Sans avoir confortement.
Cent mille fois esbahie,
Plus dolente & courrecie
Suis que nulle voirement.

Helas ! la douce débonnaire,
Le tiers ver ne pot onques faire,[1]
Tant eſtoit laſſe & adolée,
Triſte dolente & eſplourée.
Mais les .ii. vers qu’avez oÿ
Dedens cette lettre encloÿ.


XLIII. — Mon tres-dous cuer, mon tres-chier & dous amy, j’ay receu voz lettres dont j’eus moult grant joie. Car après vous véoir, c’eſt la choſe du monde que je déſiroie le plus. Car, en verité, il m’eſtoit avis qu’il avoit .iii. ans que je n’avoie oÿ

  1. C’eſt-à-dire le troiſième couplet.