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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/411

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DU VOIR-DIT.

S’à la quarte qui après vient,
La fontenelle cler devient,
La vierge ne fait mie doubte
Que la Déeſſe ne l’eſcoute,
Et que faulſement ne li baille,
En lieu de pais, guerre ou bataille.

S’au dous chant de la vierge quinte
Ne demeure ne pot ne pinte
De l’iaue, ainſois s’eſvanuit
Et de tous poins ſeche & tarit,
Ceſt à dire que c’eſt Fortune
Qui, tout ainſi comme la lune,
Eſt belle & clere, toute plaine,
Et riens n’y a, dedens quinzaine.

« Si que monſtrer vous vueil au doy,
« Que trop bien comparer vous doy
« À Fortune & aus .v. fontaines,
« Qui eſtoient combles & plaines ;
« Et faire comparacion
« De leur évacuacion.

« Je vous di, ſire, que, par m’ame,
« Vous avez maniere de fame.
« Trop ſouvent mue vos corages.
« Socrates, li bons & li ſages,
« N’eſtoit mie ſi fort eſtables,
« Com vo corages eſt muables,
« Et ſi, eſtes emmy la roe
« Qui n’arreſte ne qu’une aloe :
« Car riens n’y a d’eſtableté
« Ne d’arreſt ne de fermeté.