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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/443

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NOTES ET CORRECTIONS.

Cette lettre eſt placée la quatrième dans tous les manuſcrits du Voir-Dit. C’eſt une tranſpoſition évidente, dont le premier copiſte aura donné l’exemple aux autres. Nous lui rendons ſa véritable place, ainſi que nous ferons pour les cinq qui ſuivront & qui avoient été également tranſpoſées.

Et pour ce qu’elle,
Ne ſai pourquoy, eſtoit alée
Demeurer en autre contrée.

D’après la première lettre de Machaut, nous avons préſumé que Peronnelle étoit alors à Paris : elle eſt maintenant apparemment revenue dans une des maiſons de ſa parenté, Armentières, Conflans ou Vielmaiſons en Brie. C’eſt aſſurément avec intention que le poëte laiſſe une grande incertitude dans l’indication des lieux où ſéjourne ſa dame, & dans le nom des perſonnes mentionnées dans le cours du récit. Les amoureux ſuppoſent toujours que, grâce à leurs petites précautions, on ne les reconnoîtra pas, & il eſt bien rare qu’ils ne ſe trompent.

Et ſi, eſtoit trop grans l’yvers,
Plains de gelées & pluvieus.

Jean de Venettes, continuateur de la Chronique de Nangis, garantit la vérité de ces vers : « Hoc anno, (1362) propter gelu & propter hiemem humidam & quaſi continuò pluvioſam, vincae, nuces… totaliter defuerunt. »

Cette forme de poéſie, toujours faite pour être chantée, demandoit trois couplets terminés par le même refrain. Elle diſſéroit peu de la coupe la plus ordinaire de nos chanſons, & n’étoit pas néceſſairement une choſe fade, comme l’eſtimoit Triſottin.