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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/445

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NOTES ET CORRECTIONS.

Je vous verray dedens la Penthecouſte.

Durant la ſemaine de Pentecôte, vers le commencement de juin 1363.

Au poëme de Morpheus, Machaut avoit ajouté une balade en l’honneur de ſa dame. C’eſt cette balade dont il avoit fait le chant & qu’il faiſoit noter ; non la complainte de l’amant, comme je l’ai dit dans cette note.

Mais j’y fui près d’une quinzaine…
Car de là partir me convint…

La contradiction n’eſt ici qu’apparente. Machaut veut faire entendre qu’obligé d’aller rejoindre, à quinze jours de là, le duc de Normandie, il n’étoit pas retourné à Reims auſſitôt ſa neuvaine accomplie ; apparemment parce que l’égliſe où il faiſoit ſa neuvaine étoit aſſez rapprochée de Crécy-en-Brie, où ſéjournoit alors le duc de Normandie. Il devoit donc au mandement du prince la facilité de reſter à portée de voir ſa dame, cinq ou ſix jours de plus.

Au commandement d’un ſeigneur
Qu’en France n’a pas de greigneur.

Il déſigne ainſi Charles, duc de Normandie. Les deux vers ſuivans :

Fors un ; Dieus le gart où il maint,
Et à grant joie le ramaint !

déſignent le roi Jean, qui, ſix mois plus tard, c’eſt-à-dire le 5 janvier 1364, arrivoit en Angleterre, d’où Dieu ne devoit pas permettre qu’il revînt ; car il reſſentit dans les premiers jours de mars les atteintes de la maladie dont il mourut le 8 avril ſuivant. L’itinéraire recueilli par le marquis d’Aubaïs marque que le roi Jean étoit en juin à Crécy-en-Brie, où nous voyons que ſéjournoit également le duc de Norman-