Aller au contenu

Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/451

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
395
NOTES ET CORRECTIONS.

Et ne cuide mie que ſe Deſirs y vient qu’il nous puiſt en riens grever.

On voit que Péronnelle ne redoutoit pas l’arrivée de ce perſonnage autant que Guillaume le ſuppoſoit.

Le couvrechief & le touret.

Le couvrechef, comme le dit fort bien M. Quicherat, étoit une ſorte de guimpe flottante qui couvroit ou découvroit le viſage à volonté. C’étoit ordinairement un tiſſu de lin ou de ſoie extrêmement délié, & qu’on tiroit en général des fabriques de Reims. Peronnelle envoie ici les trois principaux élémens de ſa coiffure : la coiffe, le couvrechief, & le touret dont elle étoit affublée quand elle avoit reçu la dernière lettre de ſon ami. Il ne faut pas confondre ce touret avec le touret de nez qui en a procédé. Le nôtre, comme je l’ai dit, ſervoit à retenir gracieuſement les cheveux ſous le chapel de fleurs. Et ce chapel n’étoit peut-être pas éloigné de la forme des prétendus chapeaux que portent nos dames, en cette année de grâce 1875.

Dans la même page, lig. 11. Il faut noter que l’&c n’eſt pas dans le manufcrit du duc de Berry.

Je vous iray querre à la porte Saint Anthoine.

Cette porte étoit conſtruite au delà de la charmante égliſe de Saint-Nicaiſe, abattue par les libres penſeurs de 1792, « afin, » ainſi que le dit le Sr Prudhomme, « de nettoyer tout ce qui pouvoit rappeler la féodalité & le fanatiſme. » (Dictionn. de la République franç. An Ier de la liberté.)

Ce devoit être une demoiſelle de Conflans.

Ou plutôt, la jeune femme de Jean II de Conflans que Peronnelle traitoit de frère. — Il ne faut pas ajouter grande foi à l’initiale T, par laquelle Machaut ſemble déſigner le frère de Peronnelle. On a vu que