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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/51

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SUR LE POËME DU VOIR-DIT.

figure entière de Guillaume de Machaut, véritable portrait qu’on retrouve dans pluſieurs autres miniatures du même manuſcrit.

À la page 52, on trouvera un double feuillet intercalé, qui donne un court ſpécimen de l’ancienne notation. Une excellente artiſte, Mme Marie Colas, formée à l’école de Val. Alkan, a bien voulu y joindre la notation actuelle. Machaut fut, ainſi que nous l’avons dit, également vanté comme muſicien & comme poëte ; ſi bien que le roi Charles V l’avoit chargé de compoſer la meſſe de ſon ſacre. Mais il ſemble que les règles du contre-point, les conditions même de la mélodie ſe ſoient modifiées de ſiècle en ſiècle. Nous ne comprenons plus rien à la muſique vocale & instrumentale des anciens ; dans les temps plus rapprochés de nous, les Ockeghen & les Marcello ont cédé le pas à Lulli ; Lulli s’eſt à ſon tour effacé devant Rameau, & qui apprécie aujourd’hui l’œuvre de Rameau ? Il ne faut donc pas nous étonner de n’avoir plus au ſervice des accords de Guillaume de Machaut l’oreille des contemporains du ſage roi Charles V.

Enfin le petit gloſſaire qui termine notre volume n’a rien de ſcientifique, pour employer une expreſſion chère aux philologues de notre temps. Il eſt uniquement fait à l’intention de ceux de nos lecteurs qui ſeroient le moins familiariſés avec la langue & la poéſie du Moyen âge ; de façon à rappeler ſimplement le ſens du mot ou de la phraſe qui préſenteroient quelque obſcurité.