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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/68

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[vers 402]
LE LIVRE

J’ay mis mon cuer en amer
Le meilleur qu’on puiſt trouver.

Et vez-ci la lettre première,
Et non mie la darreniere :


I. — Tres-chiers ſires & vrais amis, Je me recommande à vous, tant comme je puis & de tout mon cuer ; & vous envoie ce Rondel. Et ſe il y a aucune choſe à faire, je vous pri que vous le me mandés ; & qu’il vous plaiſe à faire un virelay ſur ceſte matere. Et le vous plaiſe à moy envoier noté[1] avec ce Rondel icy, & avec les .ij. autres ; celi que je vous envoiay & celi que vous m’avés envoié. De ce vous merci de tout mon cuer, & vous pri, tres-chiers amis, s’il vous plaiſt aucune choſe par deçà, je le ſeray de bon cuer & volentiers, com pour l’ome du monde que je deſire plus à véoir. Je vous pri, tres-chiers & bons amis, qu’il vous plaiſe à moy envoier de vos bons diz notez : car vous ne me povés faire ſervice qui plus me plaiſe. Noſtres ſires vous doint honneur & joie de quanque vos cuers aime.

Voſtre bonne amie.


Et s’il eſt nuls qui me repreingne,
Ou qui mal apaiez ſe teingne
De mettre cy nos eſcriptures,
Autant les douces que les ſures,
Que l’on doit appeller epiſtres,
(C’eſt leurs drois noms & leurs drois titres,)
Je reſpons à tous telement :
Que c’eſt au dous commandement
De ma dame qui le commande ;

  1. Quand vous en aurez compoſé & noté la muſique.