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Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/162

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Fais vite dodo quand vient la nuit brune,
Ô mon cher petit. Ne regarde pas
Cette décevante et trompeuse lune.
Elle est tout là-bas, vois-tu, tout là-bas !

Fuis cette espérance idiote, en somme,
Ne regarde pas la lune, vois-tu.
Tu ne pourrais plus devenir un homme
Comme tes amis, riche et bien vêtu.

La lune, petit, je l’ai regardée
Plus qu’il ne convient, à ce qu’il paraît,
Et c’est pour cela que j’aime une Idée
Impossible et folle et qui te tuerait.

Et c’est pour cela, vois-tu, que je reste
Un incorrigible et triste vaurien,
Et qu’engagé dans la route funeste,
Je ne pourrai plus arriver à rien.