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Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/41

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Je disais que tous ces vainqueurs
Sont des âmes mélancoliques
Et que des rêves idylliques
Pleurent toujours en ces grands cœurs.
 
Je disais que tous ces artistes
Semblent toujours, ivres d’azur,
Chercher quelque chose d’obscur
Qui les pâlit et les rend tristes.

Je disais ces choses. J’étais
Sans nul doute bien ridicule
Dans cet immense crépuscule,
Et, pensive, tu m’écoutais.
 
Ô minute trop tôt passée,
Ô cher souvenir ! un moment
Je t’ai pris tout ton cœur charmant
Je t’ai pris toute ta pensée.