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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/108

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sant roman de mœurs et une assez authentique autobiographie. La seconde édition, datée de 1667, la première étant de 1643, se termine, grâce au frère de l’auteur, par des Remarques et Observations, sorte de Clef qui établit qu’à Fontainebleau même se passa certaine aventure tragi-comique, ou simplement tragique, cause de la Disgrâce du Page.


Voyez la malice du Destin ! L’événement néfaste se produisit tout juste au moment où Tristan, en grandissant, s’assagissait.


« L’âge avoit un peu meuri ma raison, sur la treiziesme de mes années, et les conseils de l’honneste honte commençoient à me faire rougir des moindres actions que je ne croyois pas bien séante… Au lieu que j’avois accoustumé de sauter, luter, ou courir avec mes pareils, je ne m’appliquois plus qu’à l’entretien de mes rêveries. Et comme j’estois un jour en l’une des maisons Royales, il arriva par malheur qu’un homme qui révoit aussi bien que moy, me choqua en passant fort rudement : je revins aussi-tost de mes profondes pensées ; et je luy dis brusquement quelque