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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/112

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alors n’était pas aussi drue et aussi pressée qu’elle l’est maintenant ; nous avons entendu parler des déserts qui entouraient la ville, et c’étaient en effet de larges espaces de sablons ou de bruyères ; et les cartes du temps, ou même un peu plus récentes comme celles de De Fer, nous indiquent notamment que la plaine du Puits du Cormier n’était que maigrement boisée. C’est par là que dût fuir Tristan, pour gagner Arbonne ou Chailly-en-Bière. Deux ou trois jours après il était à Rouen. Puis il passa en Angleterre et en Écosse, d’où, ayant subi plusieurs autres disgrâces, il dût se réfugier jusqu’en Norvège. Quelques années plus tard, nous le retrouvons à Paris, caché « dans l’Université », c’est-à-dire au quartier latin, puis à Loudun chez l’illustre Scévole de Sainte-Marthe, à qui il sert de secrétaire, et au Grand-Pressigny, près de Loches, dans la « maison » du marquis de Villars. Enfin, il s’attacha au duc de Mayenne, et c’est lors, en octobre 1620 (il avait un peu plus de dix-neuf ans) que, reconnu par le marquis d’Humières, l’un de ses anciens compagnons d’enfance, il lui fut donné de rentrer en grâce et de reprendre sa place à la cour.