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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/113

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Mais la période errante de sa vie ne s’achève pas encore. Il accompagne d’abord Louis XIII dans plusieurs de ses expéditions contre les protestants du Midi. Et, devenu Gentilhomme ordinaire de Monseigneur le duc d’Orléans, il doit suivre son nouveau maître très fantasque, Gaston, dans l’exil en Flandres. Ce n’est que vers 1635 qu’il rentre à Paris pour se consacrer tout à la profession des Lettres.


La jeunesse de Tristan avait été pleine d’aventures. Son âge mûr fut laborieux et glorieux. Ses principaux recueils de vers : Les Plaintes d’Acante, 1638, Les Amours de Tristan, 1638, La Lyre, 1641, Les Vers Héroïques, 1648, font de lui l’un des premiers poètes lyriques de son temps. Il est, au moins, l’égal de Théophile et de Saint-Amant. Comme eux, il s’échappe de la pompe des odes officielles pour rentrer dans la Nature qu’il contemple avec une mélancolie méditée et pénétrante et qu’il sait rendre, vivante et véridique, en donnant à sa strophe d’infinis prolongements de rêve et de vision. Et si sa renommée n’est pas aussi éclatante qu’elle le devrait, c’est malechance, et c’est moins sa faute