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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/143

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Vaste et sombre Forest, de qui le haut feuillage
Va chercher le Soleil qu’il aime, et qu’il détruit…


n’est-ce point là un jeu de lumière et d’ombre subtilement rendu ? Ailleurs :


Dans le sein ténébreux d’une Forest profonde,
Pour modérer l’excez de mon embrasement,
J’iuYoquois du Zéphyr l’aimable mouvement
Qui rafraischit des Bois la cime vagabonde…


On cite tant la cime indéterminée des forêts… Pourquoi, sans diminuer la gloire d’un grand Prosateur, n’en pas distraire une minime parcelle en faveur d’un moyen Poëte ? Il dit encore :


Toy qui chéris l’horreur de ce bois escarté,
Le Palais ombrageux de mille belles Fées,
Qui dancent d’un pied libre, et toutes décoiffées.
Quand les rais du Croissant percent l’obscurité…


J’ai transcrit ces vers — non que je veuille en aucune façon insinuer qu’ils furent inspirés par notre Forêt — uniquement pour rehausser l’estime que l’on doit faire de Colletet.