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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/142

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fait parler deux Sereines sur le Canal du jardin de Fontainebleau (qui n’est pas le Canal actuel, creusé seulement par Henri IV). Y avait-il, dans quelque coin des parcs, ou près des pièces d’eau, des figures de femmes à queue de poisson qui aient suscité à Ronsard l’idée de les mettre en scène, qui aient fourni à Colletet la velléité de son point de comparaison ? Je ne puis trouver, nulle part, rien de semblable. On en sait cependant quelques-unes peintes dans diverses salles : il y en avait au vingt-sixième des cinquante-huit tableaux racontant l’Odyssée, qui ornaient la Galerie d’Ulysse ; c’étaient des fresques du Primatice, détruites par Louis XV ; et l’abbé Guilbert montre dans la chambre de saint Louis les trois Acheloïdes qui furent métamorphosées en oiseaux. Mais je crois que c’est tout.


Quoi qu’il en soit de cela, — si Ronsard, pour trop se plaire à la Cour, n’allait guère rêver sous les grands arbres, Colletet, pour trop s’y déplaire, n’y va pas non plus.


Et c’est dommage ! D’ordinaire la Forêt ne lui réussissait point si mal :