Aller au contenu

Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 128 iv —


Comme après ying trois ans d’un Dauphin la Naissance
Mit la joye par tout dont j’ay bien cognoissance :
Ainsi pour d’un grand Roy l’entière guerison,
De nous bien resjouyr n’avon nous pas raison ?

Les membres sont bien mal quand le Chef est malade,
Phœbus attriste tout quand sa splendeur est fade,
Mais si vif est le Chef, si vif est le Soleil,
Et le Corps et le tout sent un effect pareil.

Sus donc, Fontainebleau, délices de la France,
Re » jouyssons nous tous pour telle recouvrance.
De la santé du Chef de la santé du Roy,
Qui met tous tes sujets ses membres hors d’effroy.

Que tous les violons leurs dessus et leurs basses,
Résonnent pour cela des airs à milliasses.
Vous jeunesse dansez, nous vieillesse beuvons.
Et beuvons bien des fois au Roy que nous avons.

Le Roy que nous avons, c’est Louys quatorziesme.
Le plus grand Roy du monde, en Majesté supresme,
Roy supresme en valeur, Roy supresme en bonté.
Aoy Sacré, mais de plus en très-bonne santé.

Benissons en le Ciel puisqu’il l’a redonnée.
Le prians qu’elle soit long-temps continuée.
Suivie de beaux jours, d’un mariage heureux,
Et de gloire et de paix et d’un peuple amoureux.


Il vaut mieux envisager ces semblants de stances à un point de vue autre que littéraire. Louis XIV naquit à Saint-Germain-en-Laye le 5 septembre 1638, la vingt-troisième année du mariage de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, en effet ; et en 1654 le