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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/189

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Voici l’hiver arrivé ; il n’est plus temps de tenir campagne ; l’armée rentre dans ses foyers, et le Roi revient à Fontainebleau.


Aussi, voyant la maiesté Regale
Qu’appropinquoit la frigore hybernale,
Et que n’estoit le Dieu Mars de saison :
S’est retirée en sa noble maison
Et est venue au palays délectable
Fontainebleau, qui n’a point son semblable,
Et ne se voit qu’en admiration
De tous humains. Le superbe Ilion
Dont la mémoire est tousjours demeurée,
Ne du cruel Néron la case auree,
Et de Diane en Ephese le temple,
Ne furent oncq’pour approcher d’exemple
De cestuy-cy. Bien est vray qu’autresfois
L’as assez veu : Si est ce toutesfois,
Que l’œil qui l’a absenté d’un seul jour,
Tout esgaré se trouve à son retour :
Pensant à voir un nouvel édifice.
Dont la matière est plus que l’artifice.


Ici la traduction n’a que faire. À part un mot peut être, ou deux au plus, tout au début, y a-t-il en ces dix-huit vers une seule trace de Lymosinisme, ou mieux de Latinisme ? Et n’est-ce pas la langue courante de l’époque ? Qu’on se reporte à n’importe quel versificateur moyen de ce temps, et même à Rabelais qui a parsemé son Roman d’un nombre assez considérable de rimailleries. Et l’on reconnaîtra le plus no-